Le départ                                                                                   


Mi-septembre 2014.
Nous avons entreposé, chez l'ami Daniel à Rennes, tout ce que nous voulons conserver, mais que nous ne pouvons pas amener en croisière, à commencer par la voiture...
De retour à Port Napoléon, nous effectuons les derniers avitaillements et préparatifs sur Noulica. Et nous attendons un créneau météo favorable. Pas si facile, avec le temps capricieux que nous avons depuis plusieurs mois...

Et le 21 septembre, c'est parti !
Les amis-bateau de Port Napoléon nous font leurs adieux dans les règles, avec concert de cornes de brumes.
Et en route pour Minorque, sous un ciel couvert et un vent faible, mais portant.

Coucher de soleil
Coucher du soleil par temps nuageux

Le vent monte durant la nuit jusqu'à 5 à 6, mais reste portant, pas de problème. Le ciel est clair et nous avons un beau ciel étoilé, sans lune. Une grosse averse orageuse dans la matinée, et nous arrivons sur Minorque sous un ciel plombé, fort peu couleur locale...

CALA FORNELLS, MINORQUE
22 septembre.
Nous prenons un corps mort dans la cala Fornells, une grande baie bien abritée, devant un petit village.

A Fornells
Cala Fornells

L'abri est bon, même s'il devient un peu clapoteux par vent de nord. On descend facilement en annexe sur un ponton. Le village est une petite station balnéaire, probablement peu peuplé en hiver. En cette fin septembre, on sent qu'il s'apprête à plonger dans une tranquille hibernation.

Fornells
Le village de Fornells

Tour de Fornells
Grosse tour à l'entrée de la baie

4 jours de ciel couvert, avec pluies orageuses fréquentes, et même un petit coup de vent en plein milieu de nuit. Ce n'est pas ce qu'on attend quand on vient en vacances aux Baléares...

Filets
Pose des filets de filière, pour la sécurité de Dino

Vraiment agréable, cette escale à Fornells. A cette époque les bouées ne sont plus très chères. Nous avons payé 58¤ pour 5 nuits, cash et sans facture... En saison, pour un bateau de la taille du nôtre, il faut compter 29¤ la nuit. Ca commence à faire cher!

On peut descendre facilement à terre en laissant l'annexe au début d'un ponton de la petite marina. Dans le village, on trouve les ressources de base : boulangerie, petite épicerie.
Ici, tout est écrit en Espagnol en premier, normal. Et en Allemand en deuxième. Et parfois en Anglais. Pas vu une inscription en Français.


POLLENSA, MAJORQUE
27 septembre.
Enfin une belle journée ! Mais le ciel a l'air de rester couvert sur Minorque.
Nous nous mettons à quai dans le port de Pollensa, quelques jours trop tôt : nous avons encore droit au tarif "haute saison"... Un assez grand port, avec un quai "visiteurs" à moitié vide. Nous trouvons facilement une carte SIM espagnole, qui nous permettra un accès Internet facile, sans devoir courir après les wifi gratuits. Même si la mise en service de la carte est un peu laborieuse.

Pollensa est une jolie petite ville, hélas vue sous un temps bien tristou, un vrai temps breton. Sous un ciel gris plombé avec de la pluie, les palmiers ça ne le fait pas.
En ville, entre la marina et les restaurants, il y a une grande zone avec des bancs, où l'on a accès à un wifi gratuit. et pour une fois la vitesse est correcte. Nous rentrerons de notre sortie wifi les fesses un peu humides !
Pour deux jours, nous avons payé 97¤. Et nous étions dans le port public(Ports IB) ! Pas de chance, deux jours plus tard, le 1er octobre c'est la basse saison qui commence et les prix  sont divisés par  deux et parfois plus.
Nos voisins, un couple espagno-allemand, nous déconseille d'aller à Palma en bateau. Les marinas y sont très chères. Nous verrons.

29 septembre.
Le temps n'est toujours pas terrible, mais la météo annonce du vent portant. Nous quittons Pollensa pour Puerto Soller, sur la côte nord de Majorque.

En quittant Pollensa
Quittant le port de Pollensa

Pollensa
Près de Pollensa

Le vent fraîchit rapidement, et nous nous faisons un peu brasser près du cap Formentor. Mais ensuite, c'est du vent portant sous le vent de la côte, nous avançons confortablement sous génois seul.

Cap Formentor
Cap Formentor, par vent frais

Côte nord de Majorque
La côte nord de Majorque est très escarpée

PUERTO SOLLER, MAJORQUE
29 septembre
Nous arrivons sous un orage spectaculaire et sous une pluie battante, et nous mouillons dans la rade de Puerto Soller. Petite ville sans grand charme, mais on peut facilement descendre en annexe dans le port, ou sur une petite plage pour Dino. Il y a un vieux tramway (un peu cher) qui mène à Soller, à quelques kilomètres dans l'intérieur.

Pour être battante, la pluie était battante ! Quel orage ! Nous avons mouillé en nous fiant à nos réflexes. Je voyais difficilement Patrick et l'entendait encore moins !  Dino n'a jamais voulu descendre. Quand nous nous sommes mis enfin à l'abri, nous étions tous les trois trempés-guenés. Pour Patrick et moi, pas de problème, nous nous sommes changés et avons mis tous nos vêtements dégoulinants dans la douche. Pour Dino, ça a été une autre affaire. J'ai eu beau bien l'essuyer, il est resté humide toute la soirée. Avec en prime une bonne odeur de chien mouillé dans Noulica.

Puerto Soller
Au mouillage à Puerto Soller

Au bout de deux jours, une petite houle de nord entre dans la rade, et rend le mouillage rouleur, et nous nous enfuyons.

ANDRATX, MAJORQUE
1er octobre.
Nous prenons un corps-mort à Andratx, sur la côte ouest de Majorque, au sud du chenal principal. C' est tout à fait confortable car le vent est très faible durant notre séjour, et comme nous sommes déjà dans l'enceinte du port, les bateaux à moteur avancent lentement et ne laissent qu'un discret sillage. Nous pouvons descendre facilement en annexe à différents endroits du port.

J'ai vraiment beaucoup apprécié cette escale. Le village est assez grand pour qu'on trouve tout ce dont on a besoin. Mais il reste assez calme, comparé aux villages de vacances que nous verrons sur notre route en allant à Palma.
Les bouées sont gérées par le club nautique. Nous payons 22,50 ¤ la nuit. Nous aurions pu aller dans la marina publique pour à peu près le même prix. Mais nous aurions été nettement moins tranquilles avec les restaurants tout près, la musique le soir et les voitures passant au ras du cokcpit.

Andratx
 Sur corps-mort à Andratx

Nous prenons un bus, et allons visiter Palma.

Cadran solaire
Cadran solaire "high tech" à Palma, avec les analemmes du soleil

Palma
A palma


Cathédrale
Devant la cathédrale de Palma

Andratx
Coucher de soleil sur le port d'Andratx

Les voisins-bateau avaient raison. Honnêtement, ça ne vaut pas le coup d'aller à Palma avec le bateau. Palma est une grande ville où tout est fait pour que les touristes dépensent leur argent. La cathédrale est grande, mais moins imposante que les nôtres qui datent du Moyen-Age. Autour de la cathédrale, les vieux quartiers valent le détour. Là, on se sent vraiment en Espagne. Curieusement, il y a très peu de touristes... Pas de photos, car nous les avons ratées. elles sont toutes floues. Ah, ces navigateurs quand ils jouent aux touristes !

Et nous quittons Majorque pour Ibiza. Le vent est contraire, mais heureusement reste faible toute la journée.


Vers Ibiza
En route vers Ibiza

PORTINATX
4 octobre
Nous mouillons dans la rade de Portinatx, à l'extrême nord d'ibiza. Il n'y a aucune infrastructure pour la plaisance, mais l'abri est bon par vent de secteur sud. Par contre il y a des infrastructures pour les touristes : grands hôtels, plages équipées, pédalos et kayaks... Et encore pas mal de touristes malgré la saison bien avancée. Heureusement, pas de jet-skis, l'endroit reste tranquille. Nous restons deux jours dans ce mouillage agréable.

Et bien sûr, sur les deux jours, nous avons eu un jour d'orage... Pas facile de descendre Dino. Nous devons y aller tard le soir ou de bonne heure le matin, et le porter sur la plage car elle est interdite aux chiens. Ce mouillage semble très fréquenté. Les deux soirs, nous étions trois bateaux. Ce qui est beaucoup hors saison. Un petit ponton pour débarquer en annexe serait une bonne idée.



SANT ANTONI DE PORTMANI
6 octobre
Oui, oui, il y a un T à Sant, bizarre !
Nous prenons un ponton dans le port de Sant Antoni. Depuis le 1er octobre, les ports sont en tarif d'hiver et les prix sont devenus raisonnables. Grande marina avec tout le confort. Nous restons ici plusieurs jours dans l'attente d'un vent favorable pour traverser vers la côte espagnole.

Sant Antoni
Port de Sant Antoni. Cherchez NOULICA...

Sant Antoni
Sur la jetée du port, à Sant Antoni

Un bon endroit pour faire escale. La marina, gérée par le club nautique est très bien. Le personnel est sympa. Nous sommes mieux qu'au mouillage qui est un peu rouleur. Patrick profite de l'électricité pour sortir la tour du gros ordinateur et faire du soft pour améliorer l'électronique du cockpit. Et quel plaisir de se regarder un film le soir...
Dino est à son affaire. Il adore l'agitation du ponton (toute relative à cette époque...) et passe ses journées sur le rouf à l'ombre du taud. De temps en temps, nous entendons un "waff" quand quelqu'un s'approche un peu trop près du bateau. Comme dit Patrick, il fait son boulot !


ALTEA
11 Octobre
Nous quittons Sant Antoni avant l'aube, car la traversée vers la côte espagnole est assez longue (70 milles), et les journées assez courtes en cette saison. Finies les Baléares, nous partons pour la côte espagnole.

Quittant Ibiza
Quittant Ibiza à l'aube

Juste avant d'arriver à Altea, nous franchissons le méridien de Greenwich. Nous sommes en longitudes positives pour la première fois depuis que nous naviguons en Méditerranée.
A Altea, nous sommes rejoints par nos amis Danuta et Michel, à bord de leur trawler MIDAGOYA, qui reviennent de Séville et rentrent à Port Napoléon. Nous passons deux jours en agréable compagnie, nous visitons la vieille ville d'Altea.

Altea
Altea

Altea
Vieille ville d'Altea

Eglise d'Altea
Eglise d'Altea

Baie d'Altea
Baie d'Altea

A Altea
Françoise et Danuta, dans les rues d'Altea

Le lendemain, nous prenons ensemble le train pour Dénia, au nord du cap de la Nao, ou se trouve une citadelle passablement en ruines.


Dénia
Côte au nord-ouest de Dénia

Dénia
Depuis la citadelle de Dénia

Et puis, Danuta et Michel nous quittent, en route pour Valence. Nous attendons un jour de plus pour partir vers le sud-ouest.

MIDAGOYA
MIDAGOYA

Quel plaisir de revoir Danuta et Michel et de papoter...
Altéa est une escale agréable. Il y a tout ce dont on a besoin dans la petite ville. Le supermarché est proche de la marina. On peut tout faire à pied facilement.
A côté de la marina il y a même une petite plage de galets où on peut emmener Dino.
Nous sommes mi-octobre et il fait encore chaud. Bien sûr, nous avons eu une demi-journée de pluie !

SANTA POLA
17 octobre
Un petite route de 36 milles et nous entrons à Santa Pola. Comme souvent, il y a deux marinas indépendantes dans le port. Nous choisissons la Marina Miramar, qui a répondu très vite à notre e-mail. Ce n'est pas un regret, c'est une marina "grand luxe" : grands pontons en béton avec catways, accès verouillé avec ouverture par carte, sanitaires somptueux, demoiselle de la capitainerie souriante et parlant français... Et tout ça pour un prix raisonnable de 32¤ la nuit. Ca nous rappelle Loano, en Italie (sauf que nous avions payé 120¤ la nuit à Loano !).

Santa Pola
Au ponton à la Marina Miramar, à Santa Pola

Santa Pola
Sur les quais

Capitainerie
La capitainerie de la Marina Miramar

Depuis quelque temps, nous avons des problèmes de batteries : elles tiennent mal la charge et sont très gonflées, semblent prêtes à éclater ! Et elles n'ont que 3 ans et demi ! Nous commandons de nouvelles batteries sur Internet, avec livraison à notre prochaine escale (www.bateriaprofesional.es).

Et nous partons pour Aguadulce, dans la baie d'Almeria. C'est à 145 milles, et donc une nuit en mer.

J'ai beaucoup apprécié l'escale à Santa Pola. C'est une station balnéaire, avec un joli front de mer. La marina est en pleine ville, donc l'accès aux commerces est facile. Il y a un grand marché le samedi matin. Le problème des batteries s'amplifiant est juste venu un peu gâcher le plaisir. J'étais un peu inquiète sur le fait de les commander sur internet. Mais le prix était bon (il y avait une promotion), le port était gratuit et nous avons pu utiliser Paypal pour payer.

Vers Aguadulce
Au portant vers Aguadulce


AGUADULCE
21 octobre
Nous sommes à quai, avec pendille, juste devant la capitainerie. La ville n'a rien de folichon, cité artificielle entièrement bétonnée pour touristes. Mais nous ne payons que 16 ¤ par jour !
La ville a été bâtie à flanc de colline, sur une côte assez escarpée.

Aguadulce
Côte escarpée à Aguadulce

Nous recevons nos nouvelles batteries, que nous mettons en place sans problème, une bonne chose de faite.

Batteries
Batteries gel, sans entretien... et sans soupape de sécurité !

C'est sûr, l'environnement n'est pas terrible. Nous sommes à quai, avec les voitures se garant en face du bateau. Et des cafés et des boîtes de nuit de l'autre côté de la rue. Heureusement, nous sommes mi-octobre, il y a nettement moins de touristes donc la plupart des bars sont fermés. Nous passons des nuits tranquilles. L'eau du port est recouverte de détritus. Et pourtant, il y a de nombreux poissons et même des poulpes. Sont-ils en pleine mutation génétique et leurs corps s'adaptent-ils à la pollution ???

Le personnel du port est charmant. Jessica qui est à l'accueil parle un peu français. Et le gars qui travaille à la marina nous aide pour les batteries. Il les transporte une par une avec son scooter jusqu'au chantier.

Et nous partons pour Gibraltar, une autre nuit en mer.

Départ d'Aguadulce
A la voile vers Gibraltar

Coucher de soleil
Coucher de soleil sur la mer d'Alboran

De nombreux dauphins viennent jouer à l'étrave de Noulica durant la journée, et aussi pendant la nuit, laissant derrière eux un sillage phosphorescent. Superbe !
Au matin, le rocher de Gibraltar émerge de la brume, et nous le contournons par le sud.

Gibraltar
Le rocher de Gibraltar

Avant d'arriver, nous allons faire du gasoil à Gibraltar même, où il est détaxé : il ne coûte que 73 centimes le litre. Le challenge est d'arriver ici avec les réservoirs aussi vides que possible.
Mais l'endroit est connu ! Nous faisons la queue pendant près de 2 heures avant d'accéder à la pompe !

Il n'y avait que deux pompes en service. L'une était monopolisée par un gros motoryacht qui faisait son plein. Quand nous sommes repartis, le tuyau continuait à délivrer du fuel...
Donc, tous les petits bateaux faisaient la queue pour la deuxième pompe. Il fallait être très prudent car tous faisaient comme nous des ronds dans l'eau devant le quai. Normalement, cela aurait dû aller vite. Mais il y a eu un hic ! Un cata espagnol de location est resté à quai plus d'une demi-heure. Ils ont fait le plein, normal mais aussi le plein d'eau. Là encore pourquoi pas. Et cerise sur le gâteau, ils se sont mis à nettoyer le bateau à grande eau avec les balais brosses ! Les Australiens du cata devant nous étaient fous...

LA LINEA DE LA CONCEPTION
24 octobre

Puis nous partons vers La Linea de la Conception, ville espagnole juste au nord de Gibraltar. Nous prenons un ponton à la marina Alcaïdesa qui, curieusement, ne figure pas sur notre guide, bien que datant de plusieurs années. Mais nos amis Colette et Alain, qui ont fait escale ici il y a 3 ans nous en avaient parlé. Marina grand luxe elle aussi, même si les sanitaires n'ont pas la classe de ceux de Santa Pola. Et puis l'océan commence à se faire sentir : il y a des marées ici, et les pontons sont flottants.

Nous allons visiter Gibraltar, si proche que nous y allons à pied.
Curieusement, la route qui y mène traverse la piste de l'aéroport. Il vaut mieux ne pas traverser quand le feu est rouge !

Sur la piste
En traversant la piste

La rue principale se compose entièrement de boutiques pour touristes, détaxées mais pas spectaculairement moins chères qu'en Espagne. Même le gasoil pour les voitures est à plus d'un Euro le litre...
Nous prenons un taxi collectif qui nous monte sur les hauteurs du rocher, à plusieurs endroits intéressants : le monument aux colonnes d'Hercule, et la superbe vue sur le détroit et la côte africaine.

Colonnes d'Hercule
Les colonnes d'Hercule

Les grottes Saint Michael, spectaculaires, avec la salle principale si grande qu'on y a installé une salle de concert.

Grottes


Grottes
Dans les grottes de Saint Michaels

Les célèbres colonies de singes, nombreux et pas farouches du tout, en totale liberté.

Singes

Singes


Singes
Les célèbres macaques de Gibraltar
Il y a maintenant un petit singe en peluche dans Noulica... !
Les tunnels de siège, creusés dans le roc par les militaires, et si hauts sur le rocher que certains canons ont un affût spécial pour tirer vers le bas !

Tunnels

Vue des tunnels
L'aéroport, vu des tunnels, et la route d'accès à Gibraltar qui coupe la piste

Dans les tunnels
Dans les tunnels

Marina
Notre marina et La Linea, vues des tunnels

Et les vestiges de la citadelle maure.

Dans la marina, de nombreux bateaux sont en partance pour le Maroc, les Canaries, Madère... Nous sommes les seuls à aller au Portugal. Tous, comme nous,  préparent une traversée de l'Atlantique ensuite.

Cela donne une vraie ambiance transat, avec beaucoup de papotages. Nous sommes en majorité des Français mais aussi des Australiens. J'apprécie beaucoup de m'être remis à l'Anglais il y a quelques années. Cela facilite les contacts.
La ville de La Linea n'a rien de vraiment spectaculaire, mais c'est une vraie ville, pas seulement une station balnéaire. Dix minutes de marche depuis la marina et on est dans le centre. Il y a un bon supermarché, assez grand. Avec les vélos, c'est facile d'aller à un grand Carrefour en longeant la mer sur une piste cyclable. Là aussi, il faut 10  minutes à un quart d'heure.
Petit problème pour acheter des timbres. En Espagne, comme souvent en France, cela se fait à la poste ou au bureau de tabac. La poste ici on oublie vite. Il y a toujours une queue monstre. Même si c'est bien organsisé avec système de ticket numéroté, on n'a pas envie d'y passer 2 heures... Et pas moyen de trouver un bureau de tabac. Nous sommes trop proches de Gibraltar où le tabac est détaxé. Direction le syndicat d'initiative qui nous indique une cafétéria en plein centre qui vend un peu de cigarettes et des timbres. Il faut le savoir car rien ne l'indique... Ensuite retour à la poste. Pas moyen de trouver la boîte aux lettres ni à l'intérieur ni à l'extérieur. Heureusement un brave monsieur voyant mon embarras me l'a indiquée. Il s'agit d'une tête de lion en bronze avec la gueule ouverte. Là encore, il faut le savoir...

Quelques jours d'attente d'un créneau météo favorable, et nous partons pour Cadix.

CADIX
1er novembre
Nous avions savamment calculé notre heure de départ pour avoir du courant portant dans le détroit. Résultat : deux noeuds de courant dans le nez ! Le vent monte jusqu'à force 8 après Tarifa, portant heureusement. Nombreux surfs spectaculaires à plus de 12 noeuds !

Tarifa
Tarifa, par force 8

Le vent mollit ensuite mais reste d'est 5 à 6 jusqu'à notre arrivée à Cadix. Nous arrivons de nuit et prenons un ponton à Puerto America. Ca-y-est, nous avons franchi les Colonnes d'Hercule et naviguons sur l'Atlantique ! Il y a plusieurs mètres de marnage à Cadix, nous n'avions pas vu ça depuis la Bretagne en 2000.

Le bord de travers par un bon 5 à 6, avec des rafales à 7 était assez impressionnant. Mais Noulica est stable et ne part pas au lof, ce qui est rassurant. C'était très bruyant, le bord d'attaque de la voile fasseyait, un hauban n'était pas assez tendu. Et à ça, on rajoute le bruit de l'alternateur d'arbre d'hélice et celui de l'hélice quand le bateau part au surf...
Je voudrais juste rajouter "merci" à l'Ipad. Avec les cartes Navionics et le GPS intégré, nous savions toujours où nous étions. Il suffit de cliquer sur un phare ou une bouée lumineuse pour avoir ses caractéristiques. De nuit pour rentrer dans un port que l'on ne connaît pas, c'est génial.
Dans les marinas espagnoles, il y a quelqu'un 24h sur 24. Nous avons appelé à la VHF à 22h. Le gars nous a répondu en Anglais, nous a guidé, était sur le ponton avec une torche et nous a aidé à nous amarrer. Vraiment super...

Nous déplions les vélos et allons visiter la ville.

Cadix
Rue étroite, dans la vieille ville de Cadix (même la voiture de police ne passe pas)

San sebastian
Devant le Castillo de san Sebastian

Rempart
Rempart nord de Cadix

Belle de Cadix
La Belle de Cadix et son bronzage intégral
(avant son entrée au couvent)

Cathédrale
Cathédrale de Cadix

La marina de Cadix, Puerto America, est dans le port de commerce. L'environnement est assez lugubre. Mais nous sommes à un quart d'heure à pied de la vieille ville et de la gare. Nous sommes quelques bateaux en escale dont un Ovni 43 français de Port Nap (que nous ne connaissions pas) et qui part pour le Maroc le lendemain de notre arrivée.
Les vieux quartiers de Cadix sont très intéressants. Et en ce moment, c'est agréable de s'y promener car il n'y a pas trop de touristes. Bien que tous les jours on voit arriver au moins deux grands paquebots de croisière.
Pour le ravitaillement, aucun problème. Dans le vieux centre, il y a un marché couvert ouvert tous les matins et en face du marché un Carrefour market. C'est un peu loin de la marina quand on est à pied et bien chargé avec les provisions. C'est là que nous apprécions d'avoir des vélos.
Pendant notre séjour à Cadix, le temps commence à changer et les températures à baisser. Il faut ressortir les pulls, les polaires et les pantalons...

Nous profitons de notre séjour ici pour aller visiter Séville par le train
. Une belle ville, aérée et verdoyante, avec une multitude de parcs et de jardins.

Monument à Christophe Colomb
Séville, le monument à Christophe Colomb

Nous allons bien sûr visiter son célèbre Alcazar (le palais du général...!).

Alcazar

Alcazar

Alcazar

Alcazar

Alcazar

Alcazar
L'Alcazar royal de Séville

Le palais est très spectaculaire, mais les jardins sont aussi superbes.

Jardins de l'Alcazar

Jardins de l'Alcazar

Jardins de l'Alcazar
Les jardins de l'Alcazar

Et juste à proximité se trouve la cathédrale.

Cathédrale

Cathédrale

Cathédrale
Cathédrale de Séville

Nous allons également visiter le musée maritime, un peu décevant pour une région qui a vu partir Christophe Colomb et Magellan. Mais on a une belle vue du haut de la Torre del Oro.

Guadalquivir
Le Guadalquivir qui traverse la ville. Notez la verdure omniprésente.

Un bâtiment rassemblant plusieurs administrations entoure la superbe Plaza de España. Les fonctionnaires de Séville n'ont pas à se plaindre de leurs locaux !

Bâtiment administratif
Bâtiment administratif

J'avais visité Séville il y a 40ans avec mes parents et j'en gardais un souvenir émerveillé. Patrick ne connaissait pas cette ville. Donc une visite s'imposait. Nous n'avons été déçus ni l'un ni l'autre. Comme ce n'est plus la haute saison touristique, nous avons bien pu profiter des ruelles du vieux centre ville autour de l'Alcazar et de la cathédrale. L'après-midi, nous avons flâné sur les berges du Guadalquivir. C'est vraiment une très belle cité qui mériterait plus d'un jour de découverte...


De retour à Cadix, nous attendons un créneau météo favorable pour continuer notre route vers l'ouest.

ISLA CANELA
8 novembre
Un court créneau météo, et un départ avant l'aube pour une traversée de 65 milles, afin de ne pas arriver trop tard. Le temps est couvert et frais, et nous échappons de peu à deux gros grains gris. Le deuxième nous apporte un vent de sud-ouest 5 à 6 juste avant d'arriver, et miracle !  le soleil revient et le vent tombe quand nous entrons au port. Nous sommes tout proches de l'embouchure du rio Guadiana, qui forme la frontière avec le Portugal.

Isla Canela
Isla Canela - La marina est intégrée dans le port de pêche

La marina est petite, nous sommes l'un des plus gros bateaux, mais moderne et bien équipée.

Isla Canela
A Isla Canela

La ville est complètement artificielle, pour touristes, mais les architectes ont fait un effort, elle est bien plus jolie que Aguadulce, par exemple. En cette saison, elle est très calme...

Isla Canela
Pas de problème de circulation, ni de parking !

Avec cette fichue météo, pas moyen de trouver un créneau pour aller à Lagos en direct. Nous avons donc décidé de nous arrêter en cours de route, ce qui nous a fait faire un petit détour.
La marina  de Isla Canela est petite, mais bien protégée de tous les vents. A marée basse, il y a à peine 2m d'eau. Il faut penser à remonter la dérive. La marina en elle-même est agréable, récente et le personnel est très sympa. En cette saison, ils ne voient pas grand monde. C'est un peu tristounet car tout est fermé, à part un ou deux restaurants et le village (Isla Christina) est de l'autre côté de l'estuaire. Dommage car autrement, nous y serions sûrement restés quelques jours.

LAGOS
10 novembre
La météo n'est pas terrible, et le créneau court pour atteindre Lagos. Il fait beau au départ, le ciel se couvre dans la journée, et nous arrivons sous une grosse pluie bretonne...
Lagos a une signification spéciale pour nous, car nous avons fait escale ici avec Millivore en 1998, lors de notre périple Atlantique, et nous avions beaucoup apprécié. La marina s'est agrandie, le quartier est plus construit, mais la ville est toujours aussi jolie.

Centre ville
Le centre ville et ses rues piétonnes

Henri
Le monument à Henri le Navigateur (même s'il a lui-même très peu navigué...)

Lagos
Le front de mer

Nous embarquons (avec Dino !) sur un petit bateau qui nous amène voir de près la côte rocheuse juste au sud de la ville, ce que nous n'avions pas fait il y a 16 ans.

Excurtion à Lagos
Dino est toujours content d'être sur un bateau avec nous

Grottes à Lagos

Cette côte est extrêmement découpée. Il n'y a pas de vent, mais de la houle... Certains passages sont très impressionnants ! Heureusement, le gars qui pilote le bateau maîtrise bien.

Côte rocheuse


Côte rocheuse
La côte juste au sud de Lagos

Lagos est une très bonne escale. La marina est super bien protégée. Le bateau ne bouge pas du tout. On se croirait sur le ber à Port Nap.
Par contre la météo n'est pas géniale. Il pleut tous les jours, sous forme d'averse les bons jours ou de pluie continue les mauvais... Un petit coup de chauffage ferait du bien mais il est en panne. Et pour l'instant, Patrick n'a pas trouvé la panne. Dans la journée ça va. Le soir et le matin, il faut enfiler une polaire supplémentaire. Je suis un peu "grognon" car je n'aime pas avoir froid...
Lagos est une jolie petite ville. Nous avons visité un petit musée scientifique, surtout fait pour les enfants, mais Patrick a bien apprécié. Nous avons encore à visiter le musée de Lagos qui est dans une vieille église et un musée de cire autour des grands navigateurs portugais.
Le super marché est à moins de 200m de la marina. C'est un Pingo Doce, très courant au Portugal. Mais il y a aussi un Lidl à moins d'un kilomètre. Et un Intermarché. Aucun problème pour les courses...
Il y a pas mal de bateaux en escale (peu de Français surtout des Anglais) et il n'est pas facile d'avoir accès aux lave-linge et encore moins au sèche-linge. Il n'y en a qu'un qui marche... Avec ce temps humide, difficile de venir à bout du linge sale.
Dino apprécie beaucoup cette escale. Il y a plein de grandes balades à faire autour de la marina et la plage n'est pas loin.

Ca-y-est, j'ai dépanné le chauffage ! Françoise a retrouvé le sourire !

Caravelle
Réplique d'une caravelle, et son annexe...

Nous attendons ici une bonne situation météo pour traverser vers Madère, à 450 milles. Et une série de dépressions atlantiques basses en latitude nous amène une longue période de vent d'ouest et de pluie. Mais heureusement, il ne fait pas froid.
C'est l'occasion d'une série de contrôles et de bricolages sur Noulica.

Tête de mât
Inspection de la tête de mât

Le mauvais temps continue, vents forts de secteur ouest, nuages et pluie... En plus, il ne fait pas chaud et nous devons chauffer le soir et la nuit.
C'est au point que nous renonçons à aller à Madère... Dommage, car nous avions bien aimé cet archipel il y a 16 ans. Et dommage aussi car Danuta et Michel vont y faire escale à bord d'un gros paquebot, et nous aurions aimé les y retrouver.
Mais bon ! Quand ça ne passe pas, ça ne passe pas ! Et nous n'allons pas nous faire brasser 450 milles par vent fort et contraire !
Après 3 semaines d'escale à Lagos, le vent passe enfin au secteur nord et nous partons en direct vers les Canaries, à 560 milles. C'est la première traversée sérieuse de Noulica, et pour nous la première depuis 16 ans !

Départ de Lagos
  Il n'y a pas (encore) de vent au départ de Lagos


PUERTO CALERO
4 Décembre
3 jours de traversée inconfortable, vent de force 6 heureusement portant, grande houle de nord-ouest (3m), mal de mer... 15 ans de navigation en Méditerrannée nous avaient fait perdre l'habitude des ces conditions, somme toute assez courantes sur l'océan.
Nous sommes bien contents d'arriver sur Lanzarote, la première des Canaries !
D'autant que nous faisons les 30 derniers milles sous le vent de l'île, par mer plate.

Lanzarote
Arrivée sur Lanzarote : toujours du vent mais plus de houle

Lanzarote
L'île se compose d'une multitude de volcans

Nous entrons à Puerto Calero, sur la côte sud, où nous étions déjà venus il y a 16 ans avec Millivore.
La marina a bien changé, elle est beaucoup plus construite, il y a même un petit supermarché. Nous retrouvons ici le soleil et la chaleur qui nous manquaient au Portugal. On ne parle plus de chauffer le bateau !

Nous restons ici quelques jours, le temps de récupérer, et de retourner visiter le parc volcanique de Timanfaya qui nous avait beaucoup plu la dernière fois.

Cote nord
Côte nord de Lanzarote, spot de surf réputé

Volcans
Parc de Tinanfaya  -  Coulée de lave

Volcans
Des volcans partout

Volcans
Encore des volcans

La dernière éruption date du 19ème siècle, mais certains endroits sont encore très chauds... Au point qu'un restaurant fait cuire sa viande sur le volcan !
Et ne boudons pas notre plaisir, une partie de la visite se fait à dos de dromadaire !

Dromadaires
Caravane de dromadaires

C'est particulièrement inconfortable ! Ayons une pensée émue pour ceux qui traversaient tout le désert de cette façon !

Puerto Calero

Puerto Calero
Puerto Calero est une jolie marina

Une semaine d'escale agréable, et nous partons pour Tenerife.

SANTA CRUZ DE TENERIFE
12 Décembre
Une nuit de mer assez confortable, avec du vent plus faible qu'annoncé par la météo (une fois n'est pas coutume !).
Nous prenons un ponton à la marina de Santa Cruz, nichée tout au fond du port de commerce. C'est certes moins joli que Puerto Calero, mais nous sommes tout proches du centre ville. Et nous avons tout de même une jolie vue sur les montagnes qui dominent la ville.
Beaucoup de bateaux sont en escale ici, préparant une prochaine traversée de l'Atlantique.

Depuis que nous sommes aux Canaries, nous essayons de faire remplir deux de nos bouteilles de propane (Twinny). Il semble que le propane soit assez exotique ici. Ils n'utilisent que du butane, ce qui se comprend car il ne fait jamais froid. On nous indique que l'usine Disa, au sud de Tenerife, est équipée pour le propane, nous louons une voiture et nous y fonçons, pleins d'espoir !
Hélas, leur système de remplissage de propane n'a pas d'embout compatible avec nos bouteilles, ni même avec l'adaptateur que nous avons (il sort avec un embout fileté à gauche, comme les bouteilles de13kg). Nous réglons élégamment le problème en faisant remplir nos bouteilles de butane !
Nous profitons de la voiture pour retourner voir le pic du Teide, très grand volcan et point culminant de l'Espagne (3700m).

Teide

Teide
Devant le pic du Teide

Il fait nettement plus frais qu'il y a 16 ans, mais nous étions ici mi-novembre, un mois plus tôt.


Sommet du Teide
La neige est blanche, la lave est noire.

Coulée de lave
Coulée de lave dans un paysage désertique

La dernière éruption date de la fin du 18ème siècle. Ici, tout est froid mais il n'y a toujours pas de végétation. Il est vrai que nous sommes à 2000m d'altitude, au dessus de la couche nuageuse, et que le temps y est très sec.

Nous sommes tout proches de l'observatoire de Tenerife, un des trois plus grands du monde, mais malheureusement, on ne peut pas visiter...
Nous rentrons au bateau après avoir fait quelques courses.

Santa Cruz
Dans les rues de Santa Cruz


Et puis, nous laissons Noulica solidement amarré au ponton, et nous prenons l'avion pour la France (oui, oui, Dino aussi !), pour passer les fêtes de fin d'année en famille et avec les amis. Gros contraste de température !

Dino
Dino s'acclimate à sa nouvelle niche


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